mercredi 22 octobre 2008

RETOUR SUR LA CAMPAGNE ÉLECTORALE ET LA POSITION DU JOURNAL LA VOIX DE L'EST

TEXTE DE GUY DURAND
Photo de Richard Leclerc

Dans l'éditorial du 11 octobre, l'équipe de direction prend partie. Le tour d'horizon se veut exhaustif. Malgré des nuances ici et là, le jugement de l'équipe est tranché, voire méprisant pour le Bloc Québécois, les candidats du Bloc et finalement les électeurs. Voyons.

« Les bloquistes ont fait leur temps à Ottawa ».
Faut voir! Leur chef vaut uniquement par ses critiques sur Harper: « Bien que M. Dion ne soit pas en reste, le Bloc pose en maître. Profitant des gaffes et des faiblesses conservatrices, il reprend le terrain perdu aux mains du PC en attaquant durement le chef. Et ça réussit à tel point que les résultats dépassent même l'entendement dans certaines circonscriptions, comme dans Sherbrooke où le bloquiste recueille presque 60 % des intentions de vote ». Comme si c'était un péché que de recueillir 60 % des intentions de vote!

Et l'équipe éditoriale de continuer: « Comme aucun parti ne nous a convaincus, il faut donc se tourner vers la valeur des candidats ». Dans les deux comtés desservis par La Voix de l'Est, Brome-Missisquoi et Shefford, les deux meilleurs candidats sont les libéraux. Les conservateurs et les verts ont leur mérite. Mais les candidats bloquistes n'ont que « le talent de rallier les foules ». Nous croyons, continue l'équipe, que « MM. Demers et Paradis sont les plus aptes à bien représenter les intérêts des électeurs de leur circonscription respective ». Sans dire un mot, par exemple, des actions de Christian Ouellet dans le comté. Devant l'avance bloquiste prédite par les sondages, le Journal s'insurge: « Ces résultats ne témoignent pas forcément de la valeur des candidats, mais plutôt de l'allure de la campagne des chefs ». À ce titre, pourquoi garder des élections par circonscription! On sauverait beaucoup d'argent. Quant à la foule, c'est-à-dire les électeurs, ils sont coupables de se laisser berner par les candidats bloquistes. Belle appréciation!

Un journal a droit à ses opinions, comme toute personne physique. Encore que la mission d'un journal soit autre que celle d'un individu. Sur onze quotidiens francophones au Québec et en Acadie, un seul n'est pas automatiquement fédéraliste, deux laissent leurs journalistes libres d'opinion. Cela pose problème. Problème de transparence et, plus largement, problème de démocratie. Le public mérite un meilleur jugement de la part des éditorialistes.

Guy Durand
Dunham

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